Méditation pour le 28 mars 2021

MÉDITATION DIMANCHE 28 MARS 2021

RAMEAUX

Psaume 22

Sentiment de solitude…

Au milieu de la foule en liesse, Le voilà seul sur sa monture,

Au milieu des cris de joie, Le voilà seul conscient du sens de cette entrée triomphante,

Au milieu de ses disciples, Le voilà seul discernant la croix et le Golgotha.

Ambiance trompeuse des vivats de la foule,

Ambiance trompeuse de la confiance des disciples,

Voilà un Roi qui s’avance,

Voilà un Royaume qui s’approche encore un peu plus.

Jour d’une nouvelle incarnation difficile à discerner tant les yeux sont aveuglés par les habitudes…

Ce Roi ne lèvera pas de troupes pour combattre arme à la main,

Ce Roi n’appellera pas à anéantir qui que ce soit…

Le voilà seul en chemin vers la victoire,

Celle de la Vie sur la mort,

Celle que nul autre que Lui ne peut offrir aux nations,

Celle qui signe la fidélité du Père et ouvre l’Alliance à l’universalité,

Celle qui inaugure un chemin de vie qui rejoint le Royaume promis !

Sentiment d’abandon…

Le ressent-Il déjà pour que revienne ce psaume ?

Le prie-t-il déjà aux portes de la ville pour qu’il nous rencontre dès aujourd’hui ?

Les mots du psalmiste n’étaient-ils pas réservés à la croix ?

Ils sont ceux du cœur et de l’âme lorsque le corps se sent abandonné,

Ils sont ceux des lèvres lorsque la nuit devient sans fin,

Ils sont ceux de tous ceux qui noyés dans la foule n’y trouvent aucun réconfort.

Ils sont ceux du SOS de la foi,

Qui implore une présence et une force que l’on sait ne pas pouvoir trouver en soi,

Abandonné par les siens qui vivent de fausses joies,

Abandonné par les foules qui se trompent de sens,

Abandonné de Dieu qui ne pose d’autre signe

Que celui d’un homme seul, juché sur un ânon, le petit d’une ânesse,

Seul lucide en entrant pour une dernière fois dans cette ville de la paix !

Silence méditatif…

Seul il médite les paroles du psalmiste,

Porté par la foule Il s’avance vers la Passion,

Accompagné encore aujourd’hui de disciples zélés…

Mais qu’en sera-t-il demain

Lorsqu’il faudra veiller dans la prière,

Lorsqu’il faudra veiller dans la cour du prétoire,

Lorsqu’il faudra veiller au jour du sabbat ?

Là, sur sa monture

Comme là-bas sur la croix,

Il ne recule pas, car dans le silence Il entend Dieu Lui répondre !

Silence contemplatif…

Monté sur son ânon,

Il contemple cette foule en liesse,

Il voit l’enthousiasme de ses disciples,

Il perçoit déjà les lieux de souffrances futures…

Mais Il ne fait taire ni les vivats, ni les enthousiasmes,

Mais Il ne se retourne pas pour éviter demain,

Il avance le regard aimant posé sur chacun

Contemplant la ville entourée de collines…

Là, sur sa monture

Comme là-bas sur la croix,

Il discerne par-delà les cris et les gestes la versatilité des foules et du monde

En y déposant la trace de la fidélité de l’Amour du Père pour tous !

Contrastes saisissants,

De ce jour des Rameaux…

Cris et silence,

Joies exubérantes et larmes cachées,

Lui sait ce qu’ils n’ont pas encore compris,

Dieu seul est Roi et Son Fils avec Lui

D’un Royaume qui n’est pas de ce monde

Tout en le rencontrant, en le transfigurant dès aujourd’hui.

Qu’Il entre le Roi de Gloire

Et qu’avec Lui nos nuits comme nos jours soient Lumière !

Pasteur Olivier Filhol