MEDITATION DE PÂQUES 2020
Jean 20. 11 à 18, Jean 20. 19 à 23, Luc 24. 13 à 35
Au matin de la Vie ressuscitée !
Marie de Magdala ne le reconnaît pas,
Lui l’interpelle et l’appelle par son nom.
Marie le reconnaît, elle veut le saisir,
Lui la reprend et le lui interdit.
Étrange face à face, étranges retrouvailles, tous les repères sont bousculés. Le premier regard ne suffit pas pour se sentir apaisé, l’étreinte amicale ne peut pas être spontanée. Seule la voix peut guider le discernement. Seul l’œil peut alors dépasser le réel. Ainsi on se retrouve en présence, ainsi on peut se remettre en chemin, et la bouche pourra annoncer la nouvelle et la confession de Foi se fait Bonne nouvelle.
Étrange moment que celui de la Vie ressuscitée manifestée dans un jardin au matin, au milieu des pleurs. Étrange dialogue entre une femme et un jardinier non de la Terre mais des cœurs en attente d’un signe qui ne se trouve pas dans la tombe puisque la mort a été vaincue. Étrange instant de surprise que d’entendre son prénom et de laisser échapper la confession de Foi que la bouche ne peut retenir plus longtemps.
Au jardin la pierre a été roulée,
Au jardin les pleurs ont été apaisés,
Au jardin le silence a été rompu,
ALLELUIA !
Au soir du jour de la Vie ressuscitée !
Ils sont confinés dans une maison,
Ils sont avec leurs peurs,
Lui se tient au milieu d’eux,
Lui leur donne Sa paix.
Étrange visite du soir, toutes portes fermées, la nuit tombée alors que très certainement dehors les soldats des chefs des juifs et les gardes de Pilate cherchent inlassablement ces disciples volatilisés et ce corps qui n’est plus dans la tombe. Ils sont là dans la pénombre probable de la chambre haute et plus qu’un long discours, Il leur montre les traces laissées dans sa chair par son passage sur la croix, du moment de sa mort dont ils ont été les témoins et leur tristesse se change en joie !
Étrange revirement de situation du cœur lourd au cœur en joie, du silence pesant à l’exaltation légère, mais comprennent-ils vraiment, le peuvent-ils ? Alors Il apaise la joie comme Il l’a fait pour la tristesse, Il souffle sur eux l’Esprit sans lequel ils ne peuvent croire et annoncer la Bonne Nouvelle à leur tour, Il leur donne mission.
Dans la chambre haute la porte a été franchie,
Dans la chambre haute les cœurs ont été libérés,
Dans la chambre haute la joie est revenue,
ALLELUIA!
La nuit suivant le jour de la Vie ressuscitée !
Ils ont échangé leurs interrogations en chemin,
Ils sont rejoints et poursuivent leur quête de compréhension,
Il leur parle des temps anciens, d’hier,
Reste avec nous !
Étrange relation qui se noue si vite sur un chemin, étrange lien de confiance envers un inconnu, étrange dialogue théologique comme premier contact sans savoir qui l’on est. Mais Lui sait qu’Ils sont ses disciples, Lui connaît leur soif de comprendre, Lui sait qu’ils y avaient cru à cette histoire racontée par Jésus, histoire dont la fin n’a pas été celle par eux envisagée. Par ses paroles et son intention de vouloir poursuivre sa route, Il fait naître en eux le désir de voir ce dialogue se prolonger et Il répond à ce désir qu’Il a suscité, Il entre pour prendre le repas avec eux.
Étrange repas que celui des marcheurs de la nuit, des nouveaux amis, un repas entre frères qui s’autorisent à le vivre sous le regard de Dieu en laissant monter vers le Père et résonner autour de cette table une Bénédiction ! Mais ce n’est pas tout, Il a encore une grâce pour eux, un geste qu’eux seuls peuvent comprendre, le geste du dernier repas, et ils ne s’y trompent pas, cette fois c’est sûr, c’est bien Lui, c’est bien Jésus ! Mais comme pour Marie de Magdala au matin ils ne pourront le saisir puisque Lui déjà a disparu. Peu importe ils l’ont vu, ils l’ont reconnu et comme Marie de Magdala l’a vécu ce matin, cela il faut le dire aux disciples enfermés dans la chambre haute.
Ils les retrouvent dans la chambre du confinement,
Ils se retrouvent et tous l’ont vu,
Il est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
ALLELUIA !
Pasteur Olivier Filhol