Psaume 126
Rêver !
Ne pas en croire ses yeux,
Avoir besoin d’y regarder à deux fois,
Se pincer pour revenir à la réalité de peur de s’en être échappé,
Avoir peur de se réveiller et de regretter alors que ce ne soit qu’un rêve…
Avoir ce sentiment que ce qui arrive ne peut être possible
Parce qu’inimaginable ou inespéré,
Parce qu’au-delà de ce que l’on avait pu envisager.
Rêver face au spectacle de la nature,
Face à la magie de l’arc en ciel ou de la perle de rosée,
Face à la force de vie qui permet la germination,
Rêver et tout simplement s’émerveiller,
Réaliser que la chose existe,
Que l’espéré ou le promis prend corps là sous nos yeux !
Dieu réalise ses promesses et ce n’est pas un rêve !
Dieu nous surprend, nous émerveille et ce n’est pas en rêve !
Face à ce que Sa main fait, être comme dans un rêve éveillé,
Contempler, accueillir, crier de joie, faire retentir des chants d’allégresse.
Car l’Eternel fait de grandes choses autour de nous et en nous
Et cela nous saisit,
Et cela est source de joie !
Semer !
C’est peut-être déjà rêver la moisson,
Abandonner à la Terre dans l’espoir qu’elle donne,
Jeter le grain avec l’assurance qu’il germe,
Perdre la maîtrise et entrer dans la confiance,
Agir et ouvrir dans le même instant le temps d’une attente patiente.
Semer !
C’est peut-être avoir peur de voir le rêve devenir cauchemar,
Et si la graine ne germait pas,
Si l’oiseau la mangeait,
Si le soleil la brûlait,
Si les aléas du temps l’empêchaient d’arriver à maturité,
Si… Si… Si…
Le rêve et l’espoir peuvent vite être mis à mal,
L’élan de joie freiné.
La sérénité du projet initié peut vite être mise à mal,
L’enthousiasme éteint.
Le rire et l’allégresse peuvent vite être mis à mal,
La joie laisser place au chagrin.
Mais une chose est sûre
La semence doit quitter la main du semeur
S’il veut continuer à rêver la moisson !
Moissonner !
Et vient le temps d’abandonner les craintes,
La graine a germé,
L’oiseau n’a pas tout mangé,
Le soleil n’a pas brûlé la plante,
Les aléas du temps ont été favorables,
Et voilà… Et voilà… Et voilà…
Devant nos yeux la moisson,
L’abondance des dons de la Terre,
L’assurance de nourriture pour demain.
Devant nos pas l’excitation de la moisson
Avec ses chants de fêtes,
Avec ses cris de joie.
La moisson n’est plus un futur incertain,
Un rêve,
Elle est là !
Comme autrefois les captifs ramenés,
Comme autrefois les grâces accordées,
Comme autrefois les bénédictions posées.
Elle est là !
Signe de la fidélité de Celui qui a accompagné le geste du semeur,
Signe de la bienveillance de Celui qui a guidé astres et vents,
Signe de la générosité de la Terre respectée, cultivée.
Elle est là !
Pour rêver encore aux moissons de demain,
Pour rêver toujours aux retours des enfants prodigues,
Pour rêver encore et toujours au Royaume déjà-là et toujours à venir !
Pasteur Olivier Filhol