Partage en Région. Mai 2016

Comme introduction, nous vous partageons la méditation d’un passage de l’évangile de Luc proposée par le Président (Luc : 9 versets 10 à 17)

Nous sommes face à un « miracle », une manifestation de la gloire de Dieu. Mais quel en est le contexte ? Luc parle d’une foule en mouvement qui vient en quelque sorte bousculer l’intimité de Jésus et ses disciples. Cette foule suit une « Parole » qui elle-même se déplace. Cette foule est informe et vide. Informe car Jésus demande aux disciples de l’organiser en groupe de 50 (environ). Vide car n’apparaîtront que 5 pains et 2 poissons. L’endroit semble inhospitalier, désertique ; c’est le contexte de la création, celui d’une terre informe et vide. Voici l’assise du miracle. La gloire de Dieu apparaît bien loin de l’opulence et des richesses.

Mais l’incarnation d’un signe du Royaume, suscitera des disciples obéissants, une foule organisée et nourrie et le vide s’effacera pour laisser place à douze paniers.

Que faut-il vivre aujourd’hui pour être à notre tour des réceptacles des miracles de Dieu ? D’abord il nous faut assumer nos fragilités ; ne pas faire semblant d’être riches, d’être rigidement organisés. Puis accepter que Dieu ne réponde pas à toutes nos attentes. Lorsque les disciples suggèrent « laisse-les partir », Jésus ne discute pas mais ordonne qu’on installe cette foule. Jésus résiste à la peur (déception, regrets, émeute possible… ?) et sait dire « non », même à une demande de bon sens. Lui-même qui pourtant dit « tout ce que vous demanderez en mon nom, Dieu vous l’accordera ». Jésus a une autre façon d’accompagner ceux qui viennent à lui.

Et nous, comment assumons-nous d’être parfois dans un chaos informe et vide ? Croyons-nous qu’il n’est pas vide de la présence de Dieu ? Que Dieu résiste peut-être à répondre à nos attentes pour offrir autre chose? Nous attendons-nous à ce que ce soit même dans des « petits riens » qu’apparaissent nos richesses spirituelles et humaines ? Reconnaissons l’honnêteté de Jésus et sa confiance en ceux qui ne pouvaient gérer la situation et à qui il laisse une petite marge dans l’organisation des groupes humains avec ce « à peu près 50 ». 

La Parole créatrice de Dieu agit dans le tohu-bohu de notre vie, de notre monde. Et cela malgré toute l’énergie que l’on peut mettre en œuvre pour y échapper, et  même s’il semble inéluctable.

 

Un résumé de la rencontre des trésoriers régionaux qui a eu lieu le 21 mai dernier dans les locaux paroissiaux d’Amiens a été partagé avec les conseillers régionaux suscitant questionnements et observations. Le Conseil souhaite faire échos de tout cela. Pourquoi ? Parce ce partage rencontrera sans doute une résonance plus large auprès de tous les acteurs de notre vie d’église qu’un simple compte-rendu laconique adressé aux seuls trésoriers fussent-ils présents ou absents.

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Après les renouvellements des conseils presbytéraux et des bureaux, il a semblé important de regrouper en un seul lieu l’ensemble des acteurs de l’animation financière des paroisses afin de faire connaissance, de créer des liens, des synergies, des mutualisations voire des tutorats si nécessaire. Certains trésoriers découvrent leur fonction, les obligations statutaires et les outils dont ils disposent, avec plus ou moins d’appréhension. En cela, le témoignage de celles et ceux qui ont quelques années de pratique a été semble-t-il encourageant. L’accueil convivial préparé par l’équipe d’Amiens et le repas pris en commun ont permis de dépasser dans les échanges, les simples aspects techniques de l’activité financière, à la fois si présents dans les esprits et tant redoutés des novices.

Cette rencontre placée après le synode national et avant le synode régional avait aussi vocation à relayer les décisions financières prises en synode et à lancer les bases du budget de la région pour 2017.

Douze églises étaient représentées par leur trésorier(ère) ou leur président(e) et parfois les deux. Cinq se sont excusées et une s’est trouvée empêchée par la suppression d’un train.

 

Le tour de table a permis à chacun d’exprimer ses satisfactions et ses attentes aux termes desquelles des décisions sont attendues. Les préoccupations évoquées et reprises à divers moments de la journée ont pu trouver des éclaircissements dans les échanges autour des thèmes récurrents :

  • L’utilisation de Logéas: les paroisses ont le choix entre la comptabilité d’encaissement et la comptabilité d’engagement. Cela est-il facilitateur et notamment pour l’analyse des comptes à partir des remontées réalisées en fin d’exercice ? Est-il indispensable d’utiliser Logéas quand on a un autre outil ? Comment améliorer la consolidation quand on est plusieurs à saisir, parfois depuis des postes différents ? Ce sont les questions pratiques sur lesquelles un échange s’est créé. Les formations sont très appréciées et souhaitées. Elles allient aspects techniques et pratique paroissiale. Les trésoriers qui maîtrisent très bien le logiciel sont prêts à épauler ceux qui vont se lancer. Ces soutiens peuvent facilement s’organiser dans la proximité d’un consistoire si les déplacements sont nécessaires, voire au-delà par téléphone. A noter qu’aucune formation n’est prévue pour 2016 mais cela pourrait être envisagé dans la région en 2017. Deux questions sont posées qui seront relayées à l’échelon national :

1) le manque d’une documentation sur le contenu des améliorations apportées par les nouvelles versions est posé pour accompagner leur installation. Elle en faciliterait la prise en main même si l’on sait que la documentation générale est en ligne dans Régale. Les problèmes rencontrés par certains pour imprimer depuis la dernière version semblent être résolus par d’autres.

2) le besoin d’être rassuré sur la confidentialité des données enregistrées. A ce sujet, conscients de cette fragilité, chacun des présents s’accorde à penser qu’aucune information strictement confidentielle ne doit figurer dans un tel outil. Bien sûr, cette remarque n’intéresse pas que les trésoriers !

  • L’animation financière proprement dite: elle repose de moins en moins sur le seul trésorier, chaque conseil étant conscient qu’il s’agit bien de l’affaire de tous, et pas uniquement dans les églises numériquement les plus importantes. Pourtant, quand la pénurie s’installe, les trésoriers y sont confrontés en temps réel. Ont-ils toujours la capacité, la volonté, l’opportunité de partager leurs préoccupations ? Les trésoriers sereins disent trouver auprès du conseil presbytéral le soutien nécessaire. 

La stratégie en matière d’animation, sans qu’ait été définie ce qu’elle pourrait être, est un manque exprimé. Le plus souvent on se débrouille seul, et parfois même, on reproduit des pratiques héritées du passé sans en connaître l’histoire et sans en observer l’impact positif sur les récipiendaires.

Sur la forme, coexistent des courriers programmés à échéances fixes, ciblés et personnalisés pour stimuler les donateurs et des messages à caractère pédagogique et spirituel sur le sens de l’offrande et la responsabilité du chrétien. Chacun a pu s’exprimer sur le sujet et un consensus s’est dégagé pour partager les outils, pour ne pas réinventer l’eau tiède à chaque instant. Même si chaque appel s’inscrit dans un contexte ecclésial donné, il est  unanimement admis qu’on peut « puiser » dans le terreau du voisin et reformuler ou adapter pour que la communication gagne en efficacité.

Tous les participants ont échangé leurs adresses électroniques et se sont engagés à envoyer au groupe ainsi constitué les documents d’animation financière récents : modèles de lettre, articles, messages etc. Souhaitons maintenant que chacun s’en empare, s’en inspire et y trouve un outil efficace.

En introduction de la journée, la méditation proposée par Olivier Filhol soulignait que l’Esprit donné à Pentecôte rappelait au peuple d’Israël tout ce qui a été annoncé par les prophètes et la Parole première d’un Dieu qui aime. Et cette annonce remplit les cœurs de reconnaissance. La reconnaissance, le « merci » sont premiers dans toute animation financière. Et face à nos difficultés à réaliser nos ambitions, sachons les placer fidèlement et dans la prière entre les mains de Dieu.

 

Quelques informations pratiques ont été diffusées, plus ou moins présentes dans le dossier réalisé pour le Synode de Nancy auquel chacun est invité à se référer.

  1. Le remboursement kilométrique est maintenu à 0,36€.
  2. Pas de changement de prime de l’assurance « patrimoine ».
  3. Une mission SOCOTEC « presbytères » et accessibilité des ERP a été lancée ( @CONTACT_55@ )
  4. Le chargement dans Régale des dossiers nationaux est en cours, notamment le dossier concernant la fiscalité des AC.
  5. Rappel (cf un courrier de Denis Richard, trésorier du Conseil national aux présidents et trésoriers régionaux)de l’obligation inscrite dans la Constitution de l’EPUdF que tous les comptes des AC doivent être vérifiés, soit par un commissaire aux comptes (au-delà d’un certain seuil), soit par un réviseur nommé par l’AG pour quatre ans au moment du renouvellement du CP. Le révision est effectuée selon un plan établi par l’Union nationale. Le cahier des charges est en cours de réécriture. Un appel à la mutualisation des compétences à l’intérieur d’un même consistoire est clairement lancé. De l’avis de quelques trésoriers, cette analyse peut demander environ 3 heures de présence sur place. La trésorière régionale dressera une liste des réviseurs à partir des états financiers qui ont été fournis et interrogera les églises qui n’ont encore rien transmis.
  6. Quelques présents ont manifesté leur découragement devant la complexité toujours croissante des procédures ; mais la plupart apprécie cependant que l’Eglise soit irréprochable quant au respect de règles qui crédibilisent son action, rassure ses donateurs et n’apporte aucune eau au moulin d’éventuels détracteurs.
  7. Sur les 21 paroisses de la région qui se sont manifestées dans le cadre de la Campagne nationale du don, 13 s’y engagent. Informations et conseils ont été échangés par les intéressés quant aux affranchissements, témoignant d’un réel souci d’économies.

Concernant le budget 2017le Conseil régional, tenant compte des difficultés de certaines Eglises, ne souhaite pas alourdir leur charge. Il propose donc que l’enveloppe globale des contributions soit identique à celle de 2016, quelques augmentations pouvant combler la réduction demandée sur un secteur. Par ailleurs, le soutien apporté par l’Union nationale au titre de l’élargissement de la région prend fin en 2017 (soit une diminution d’environ 15000 € par rapport à l’exercice en cours).

Côté dépenses, le titre A (environ 19% du budget) a été acté  par le synode national, en hausse de 1,3%sur proposition de la région. Le titre B (63%) restera inchangé afin de budgéter l’ensemble des postes nécessaires à la mission de l’Eglise dans la région. Le titre C (12%) connaîtra peut-être une légère augmentation en prévision des charges liées à la formation programmée fin 2017. Le titre D représente environ 6% du budget et son évolution sera au maximum proportionnelle à celle du titre A. Si nécessaire, l’équilibre sera donc assuré par un prélèvement sur l’excédent affecté par décision du synode régional 2015. Par ce choix, le Conseil régional entend adresser aux Eglises un message de confiance, bien exprimé par notre Président : « En période de disette, il ne faut pas hésiter à ouvrir ses greniers ! » D’autre part, cette année connaîtra encore un déséquilibre entre les départs et les arrivées de ministres dans la région au 1er juillet 2016 et le titre B ne sera donc encore pas exécuté dans son intégralité.

Compte tenu de tous ces éléments, il n’y aura pas de courrier particulier avant l’été pour interroger les AC sur leurs capacités de contribution au budget de la région. Cependant une même solidarité est attendue. Elle doit tenir compte des réalités fluctuantes de chaque Eglise locale, de chaque contexte déficitaire ou excédentaire.

Pour finir, des éléments de comparaison. Un proverbe laisse entendre que « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ». Est-ce bien vrai ? En fin de rencontre, et à titre informatif, quelques chiffres issus de l’analyse des comptes ont été communiqués pour que chaque église sorte de son isolement et vive sa situation financière dans le cadre plus large de notre union. Il s’agit des données 2014 de la région  Nord-Normandie communiquées par Jean-Marc Degon(paroissien dans l’Aisne et par ailleurs analyste pour l’Union nationale).

Nord-Normandie regroupe 10% des AC avec une vie financière. Par contre, les foyers connus ne représentent que 6,4% du total national. Et, parmi les huit régions sur neuf qui ont vu le nombre de leurs foyers versant des offrandes nominatives (FON) diminuer entre 2014 et 2015, la région a vécu la baisse la plus importante (-5,5%). 46,5% de ces mêmes foyers sont imposables sur le revenu.

Indicateur

situation nationale

situation régionale

Ecart entre AC locales en + et – (en Nord-Normandie)

Moyenne des FC par AC

262

174

80% sont au-dessous de cette moyenne

Taux de participation (FP/FC)

43,3%

43,9%

26% ont un taux < 40%

Montant moyen des dons annuels versés par foyer (ROI/FP)

524€

539€

29% dont don moyen  > 600€

22% dont don moyen < 400€

Don nominatif moyen (ON/FON)

451€

466€

 

Poids des dépenses locales (DL) par rapport aux recettes ordinaires (RO)

36,4

37

7 églises (17%) ont un ratio > 60%

Répartition des dépenses locales (DL) et cible versée (CV)

37/63

34/66

 

 

  1. A part trois (Sedan, disséminés de l’Aisne et Charleville-Mézières), il s’agit d’église dont le taux de participation est + important que la moyenne, donc il est logique que la participation moyenne par foyer participant (FP) soit plus faible
  2. Nord-Normandie se situe en 2ème position derrière la Région parisienne
  3. Il est probable que les grandes divergences sont liées à la façon de tenir les comptes (+ ou – comptabilité d’engagements ou d’encaissement)

Les participants à la rencontre du 21 ont apprécié que leur soient communiqués ces chiffres. Certains ayant au cours du tour de table exprimé leur sentiment de frustration, voire d’inutilité du travail réalisé sur la plate-forme Logéas. Le conseil régional quant à lui note qu’en matière de statistiques,  les éléments financiers doivent être rapprochés de ceux liés à la vie de l’église (actes pastoraux, nature des activités des groupes et composition…) pour être vraiment significatifs.

Ces rapprochements peuvent-ils se faire de façon isolée ? Il y aurait sans doute là un chantier à confier à une petite équipe.

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La majorité des sujets abordés par le conseil dans sa dernière séance concernait la vie des églises et la préparation du prochain synode (emploi du temps, poursuite dans le discernement des personnes à appeler, des équipes à constituer etc.) Pourtant le choix a été fait de mettre au cœur de ce « partage en région », nos réalités financières pour qu’elles soient vécues, portées, priées par l’ensemble de l’Eglise dans sa grande diversité.

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